Rouen l'abbaye de de Saint-Ouen, geografia, Laissez vous conter (FRA)

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Saint-Ouen...Ce lieu m'a toujours donné une sublime impression ;
je ne compare aucune église à celle-là.
E
u g è n E
d E l a c r o i x
L'abbatiale Saint-Ouen et
L'abbaye
et SeS égLiSeS
L'église romane
Grâce aux donations
des premiers ducs de Normandie,
au XI
e
siècle, de nouveaux
bâtiments monastiques sont
érigés ainsi qu'une grande église
romane, à l'emplacement de la
basilique, par l'abbé Nicolas
de Normandie. De violents
incendies aux XII
e
et XIII
e
siècles
endommagent l'
église abbatiale*
et les bâtiments monastiques.
Alors que ceux-ci sont recons-
truits, comme le cloître ainsi que
le mur d'enceinte entourant
l'abbaye, le chevet de l'église
abbatiale s'effondre en 1318.
Seule la Tour aux Clercs sera
conservée (aujourd'hui visible
des jardins de l'Hôtel de Ville).
L'église Sainte-croix-
Saint-Ouen
Comme cela se pratiquait
dans d'autres abbayes à Rouen,
l'église destinée aux paroissiens
était initialement placée
à l'intérieur de l'église abbatiale :
une partie de l'édifice leur était
réservée. Face à l'état de délabre-
ment de l'abbatiale, il est décidé
en 1339 de construire une petite
église au sud de l'abbaye. Elle a
été détruite en 1795.
L'église gothique
Au XIV
e
siècle, l'abbaye atteint
l'apogée de sa prospérité sous
l'abbatiat de Jean Roussel, dit
« Marc d'Argent », alors à la
tête de l'un des monastères les
plus riches de Normandie.
Il peut ainsi, en 1318, entrepren-
dre la construction d'une église
gothique grandiose dont le chan-
tier va durer deux siècles.
En 1339, le chœur est levé, voûté
et vitré, les piles du transept et la
1
re
travée de la nef commencées.
La guerre de Cent ans ralentit
les travaux et au milieu du XV
e
siècle, le transept est achevé
et la tour centrale commencée
jusqu'au 1
er
étage.
La nef est réalisée en tranches
successives durant la seconde
moitié du XV
e
siècle
et la 1
re
moitié du XVI
e
siècle,
elle est terminée en 1549.
Le portail occidental, cependant,
reste inachevé avec ses deux
tours de biais élevées
jusqu’à la hauteur de la rose.
Les guerres de religion de 1562,
et l'abus de la
commende*
,
par les abbés « commendatai-
res » aux besoins dispendieux,
entraînent le déclin de l'abbaye.
En 1660, la reprise en main de
l'abbaye par les
moines mauris-
tes*
redonne un rayonnement
intellectuel à l'abbaye, l'église
gothique ne fait cependant l'ob-
jet d'aucun chantier. Au XVIII
e
siècle, priorité est donnée aux
bâtiments monastiques.
L'abbaye
bénédictine
et LeS bâtimentS
mOnaStiqueS
Les moines de l'abbaye
de Saint-Ouen suivent la règle
de Saint-Benoît de Nursie, rédi-
gée à la fin du V
e
siècle sous
le nom d'Ordre bénédictin.
Placés sous l'autorité d'un
abbé, ils mènent une vie équi-
librée selon un rythme de vie
quotidienne divisée en 3 parties
: 8h de prière, 8h de travail et
8h de sommeil. L'organisation
de l'abbaye permet aux moines
de subvenir à leurs besoins : ils
cultivent des terres alentours,
propriété de l'abbaye, ainsi que
les jardins du monastère ;
ils disposent d'une boulangerie
et d'une infirmerie. En outre,
les moines développent une vie
intellectuelle grâce à leur fonds
propre de manuscrits. Certains
d'entre eux dits « moines copis-
tes » recopient des ouvrages de
l'Antiquité et transmettent ainsi
le savoir. D'autres conservent
dans le chartrier les chartes de
l'abbaye, titres de propriétés.
Les bâtiments monastiques
sont disposés
en général
selon un
même plan : un quadrilatère
limité par l'église, le réfectoire,
la bibliothèque ou le scripto-
rium, la
salle du chapitre*
et
le dortoir aux étages. Ces bâti-
ments sont reliés entre eux par
une galerie appelée cloître avec
en son centre un jardin d'her-
bes médicinales et un puits.
Au-delà ce sont granges, four,
ateliers, étables, vivier, à l'en-
trée l'hôtellerie pour accueillir
amis, pèlerins, passants et par-
fois proscrits ; près de l'église,
le cimetière. Plus tard, quand
l'abbé sera devenu un puissant
personnage, un logis particulier
lui sera édifié, séparé du centre
du monastère. Ainsi, en 1502,
Antoine Bohier, abbé de Saint-
Ouen, fait construire
le palais abbatial, de brique
et de pierre, associant décors
gothique et Renaissance.
Au XVIII
e
siècle, les moines
mauristes entreprennent la
reconstruction des bâtiments
conventuels. Ils n’hésitent pas
à détruire une partie du logis
abbatial pour édifier un nou-
veau dortoir, l’actuel Hôtel de
Ville. Les travaux commencent
en 1753 sous la direction
de l’architecte Defrance et sont
achevés par l’architecte Le
Brument. En 1787, les moines
font élever un autre bâtiment,
parallèle à l’église, pour
remplacer l’ancien réfectoire,
alors détruit ainsi que
l’hôtellerie et une partie du
cloître ; mais la Révolution
interrompt les travaux.
l'ancien dortoir des moines,
LeS ORigineS
de L'abbaye
Les sarcophages et objets
précieux
1
découverts au XIX
e
siècle témoignent de la présence
d'une nécropole à l’emplace-
ment de l'abbatiale actuelle
dès le VI
e
siècle. Sur ce site,
une basilique Saint-Pierre,
destinée à abriter la sépulture
du grand évêque saint Ouen,
(641-684) aurait été édifiée
de son vivant. Après sa mort,
elle est vouée à son culte
et devient un centre de pèleri-
nage. C'est probablement
au VIII
e
siècle que l'archevêque
de Rouen, Rémy, introduit la
règle bénédictine à Saint-Ouen
et y fonde une abbaye. Au IX
e
siècle, en raison des invasions
Vikings, les moines s'exilent
emportant les reliques de
leur saint. Ils n'y reviendront
qu'après la création du duché
de Normandie en 911.
actuel Hôtel de Ville, sont
les splendides témoignages
La façade de l'abbatiale
encore inachevée au XIX
e
siècle
architecturaux de l'existence
Après la dissolution
de la Congrégation de Saint-
Maur en 1790, les moines sont
expulsés. Pendant la Révolution,
l'abbatiale est convertie en
atelier de forge pour la fabrica-
tion d'armes mais, en 1801, elle
est rendue au clergé catholique.
Au XIX
e
siècle, le mouvement
romantique et le regain d'intérêt
pour les monuments gothiques
conduisent à la décision
de reconstruire la façade occi-
dentale. Après moult polémiques
sur la question de la destruction
des amorces des tours du XVI
e
siècle, qui le seront au final,
le projet de l'architecte Grégoire
est retenu. La construction ache-
vée en 1851 fait l'objet de nom-
breuses critiques, comme l'aspect
colossal du portail et des tours
latérales masquant la tour cou-
ronnée. Aujourd'hui, l'abbatiale
reste affectée au culte ; largement
ouverte au public, elle est aussi
le lieu d'événements culturels.
de l'abbaye de Saint-Ouen,
La tour aux Clercs
le plus riche monastère de
Normandie en son temps.
La vie de saint Ouen
Vous êtes invités à vous
Dadon, futur saint Ouen, jeune
aristocrate, est envoyé dès
son adolescence à la cour de
Clotaire II pour y parfaire son
éducation. Là, il se lie d'amitié
avec de pieux personnages qui
deviendront, comme lui, les
cadres de l'église de la Gaule
comme éloi, Wandrille, Philibert.
Plus tard, le roi Dagobert 1
er
lui
confie la charge de référendaire,
l'une des plus hautes fonctions
du royaume : il avait la garde
du sceau et contresignait les actes
royaux. En 641, après la mort
de Dagobert, Dadon devient
évêque de Rouen. C'est sous
son épiscopat que se créent, outre
les monastères de Fécamp, Pavilly
et Montivilliers, les grandes
abbayes de Saint-Wandrille
et de Jumièges.
plonger dans son histoire
et à suivre son évolution au
fil des siècles, à travers une
visite guidée des bâtiments
disparus et de ceux qui
tiennent une place dans
notre vie moderne.
Le chevet de l'abbatiale Saint-Ouen
1
visibles au Musée des Antiquités
Le chantier de l'abbatiale en 1525 tiré du
Livre des Fontaines
de Jacques Le Lieur
L'abbaye de Saint-Ouen
au XVII
e
siècle (Monasticom Gallicanum)
© Thierry Ascencio Parvy - Bibliothèques de Rouen
© Thierry Ascencio Parvy - Bibliothèques de Rouen
chevet
L'égLiSe abbatiaLe
gOtHique
Le portail dit
des marmousets*
L’ensemble de l’édifice
Le chœur
1
est voûté de croisées d'ogives
dont les poussées se répar-
tissent sur les piliers et sont
contrebutées à l'extérieur de
l'édifice par les
arcs-boutants*
.
Le report du poids de la voûte
est en outre favorisé par l'uti-
lisation de l'arc brisé. Cette
technique de construction,
caractéristique de l'architecture
gothique, a permis l'évidement
des murs et l'installation
de fenêtres hautes, amenant
une grande luminosité. Dans
la nef, l'effet d'élancement est
accentué par la multiplication
des lignes verticales et l'absence
de chapelles sur les bas-côtés,
ainsi que par l'élévation
de l'église sur trois niveaux :
les grandes arcades avec
des arcs brisés,
le triforium*
et les fenêtres hautes.
Il date des XIV
e
et XV
e
siècles.
Orné de deux clefs de voûte
pendantes, il est sculpté de 40
médaillons retraçant la légende
de l'évêque saint Ouen.
3
Partie sacrée de l'église réservée
aux moines, le chœur a conservé
ses stalles (sièges en bois fixes) sur
deux rangées. Il renferme dans
une chapelle les tombeaux
de trois architectes de l'église.
Les chapelles qui s’ouvrent sur
le déambulatoire ont conservé
leurs verrières du XIV
e
siècle.
Au-dessus des grandes arcades,
sous le triforium vitré, subsistent
des peintures murales du XIV
e
siècle figurant des anges musi-
ciens. Les verrières hautes avec le
Christ en croix, détruites pendant
la Révolution, datent des années
60 et sont l'œuvre de Max
Ingrand
3
. à noter les grilles
forgées du XVIII
e
siècle et le maî-
tre-autel en laiton doré de 1885.
Arcs-boutants et pinacles de l'église
chœur
Décor flamboyant
à l'extérieur
à l'intérieur
2
tour
aux clercs
Sacristie
L'abbatiale Saint-Ouen affiche
ses immenses dimensions :
137m de long et 33 m de hau-
teur sous voûtes. Malgré les
deux siècles et demi de travaux,
l’édifice, œuvre d'un architecte
inconnu et de grand talent,
présente une magnifique unité.
Seules variantes, la forme des
remplages des fenêtres (nervu-
res de pierre) évolue du
décor
rayonnant*
dans le chœur
édifié au XIV
e
siècle, au
décor
flamboyant*
de la nef construi-
te aux XV
e
et XVI
e
siècles.
Les bras du transept
Le
chevet*
, avec la série
d'
arcs-boutants*
, les
culées*
surmontées de
pinacles*
d'où
débordent les gargouilles, offre
une architecture légère. Il est
dominé par la tour couronnée
qui s’élève à une hauteur
de 80m du sol, avec sa dentelle
de sculptures flamboyantes.
Elle renferme la chambre
des cloches.
Portail
des
marmousets
Les vitraux
Ils sont décorés de roses dont
les verrières datent du XV
e
siè-
cle : la hiérarchie céleste est
représentée au nord
4
, l’arbre
de Jessé au sud
5
. Dans
le bras nord, une porte donne
sur l'une des quatre galeries
subsistantes du cloître
6
.
La rose de la façade occidentale
7
a reçu en 1992 une verrière
contemporaine. Au-dessous,
le grand-orgue de tribune
Cavaillé-Coll
8
(classé
Monument Historique
en 1976) a été installé en 1890
dans un buffet de 1630 (classé
Monument Historique
en 1970) ; l’instrument a
une notoriété internationale
et fait l'objet de nombreux
enregistrements.
4
transept
5
1
Ils présentent également
une unité dans la composition
du décor et du programme
iconographique. Au niveau
des chapelles du chœur
et des bas-côtés de la nef,
de petites scènes colorées
dans un décor d’architecture
se détachent sur un fond
de verrières claires appelées
« grisailles ». Ces petites scènes,
consacrées à la vie des saints
vénérés par les moines, offrent
un décor continu car elles sont
situées à la même hauteur. Dans
les fenêtres hautes, de grands
personnages s'inscrivent
également sur un fond
de grisailles : patriarches
et prophètes de l’Ancien
Testament au nord, apôtres,
abbés et évêques de l’Eglise
au sud.
Hôtel
de Ville
6
2
Le chœur
nef
La tour couronnée
Vue sur la rose du transept nord et grisailles
galerie
du cloître
n
8
O
e
7
Portail
occidental
S
L'HôteL de ViLLe
et Sa PLace
août 1944, le drapeau tricolore est
hissé sur le fronton central de
l'Hôtel de Ville. Depuis l'après-
guerre et jusqu'à nos jours, des tra-
vaux d'aménagement et de décora-
tion sont réalisés, comme le
mécanisme de l'horloge rendu visi-
ble dans la galerie du premier étage
2
et la transformation de la salle
du Conseil municipal par Maxime
Old en 1961, décorateur
de renom, qui a participé à l'amé-
nagement intérieur du paquebot
Le France.
Aujourd'hui, le rez-de-chaussée
accueille les services administra-
tifs de proximité. L'escalier cen-
tral où trône la statue
de Louis XV dessert le premier
étage et le bureau du maire
3
,
aux boiseries de style XVIII
e
siè-
cle et mobilier en marqueterie du
XIX
e
siècle. Sur l'aile nord, la salle
du Conseil municipal
4
et ses 2
salles de commissions
5
sont pré-
cédées par les bureaux des adjoints
6
. L'aile sud reçoit côté jardin, la
salle des Mariages
7
avec ses
lambris et un buste de Marianne
daté de 1882 par Paul Lecreux, et
côté place, le salon de réception
Louis XVI
8
.
Afin de mettre en valeur l'Hôtel
de Ville, la place est désenclavée
par le percement de la rue de la
République en 1850, et la créa-
tion de la rue Thiers (actuelle rue
Jean Lecanuet) en 1861. Puis, en
1865, c'est l'inauguration de la
statue de Napoléon
9
du sculp-
teur Gabriel-Vital Dubray, hom-
mage indirect à Napoléon III.
L'achèvement de la façade occi-
dentale de l'abbatiale Saint-Ouen
finalisera la physionomie de la
place de l'Hôtel-de-Ville achevée
en 1850.
deS jaRdinS
de L'abbaye
au jaRdin
de L'HôteL de ViLLe
valoriser l'église et l'Hôtel de
Ville. Puis c'est la pose de statues
de bronze, offertes par l'état, qui
seront volées par les Allemands ;
subsistent l'œuvre du sculpteur
Schoenewerk, « L'enlèvement de
Déjanire »
12
, au centre du bas-
sin et le buste du poète belge
Verhaeren
13
, mort tragique-
ment à Rouen en 1916. La statue
en pierre de Rollon
14
, chef
viking norvégien et premier duc
de Normandie en 911 sera érigée
en 1885. En écho à celle-ci, à
l'occasion du Millénaire de la
Normandie, en 1911, la repro-
duction de la pierre
15
de la ville
de Jellinge, vieille d'un millier
d'années, est offerte à la Ville par
le Danemark.
Après l'incendie de 1926, le
tracé du jardin est redessiné ;
l'après-guerre verra la reprise de
travaux réalisés pour le public :
bacs à sable pour les enfants,
petit théâtre de verdure disparu
en 1981 en raison de l'acoustique
médiocre et du mauvais temps.
Les travaux de réhabilitation
du quartier au nord du jardin,
dans les années 80, permettent
en outre son agrandissement de
8000 m².
Aujourd'hui, ce jardin est à
la fois un passage piétionnier
entre plusieurs quartiers et un
lieu où l'on vient se ressourcer.
Seul espace vert au cœur de la
ville, ouvert 24h/24, il offre aux
publics ses pelouses, son bassin et
ses aires de jeux, dans un décor
où s'affichent des repères majeurs
de l'histoire de la ville.
Lexique
Arc-boutant :
arc de pierre
qui contrebute les voûtes gothiques
d'une église
Chevet :
partie extérieure du chœur
Commende :
bénéfice donné
à un abbé séculier (laïque),
prélevant sur les biens de l'abbaye
sa part de revenus
Culée :
pilier qui soutient la poussée
de l'arc-boutant
Décor flamboyant :
remplage
des baies aux formes allongées
comme des flammes
Décor rayonnant :
remplage des baies
aux formes rondes
Eglise abbatiale :
église d'une abbaye
destinée à la prière des moines
Marmousets :
figures grotesques
Moines mauristes :
congrégation,
créée en 1621, de moines bénédictins
français connus pour leur érudition,
qui a pour but de revenir à un régime
monastique strict
Péristyle :
construction à colonnes
faisant saillie sur la façade
d'un bâtiment
Pinacle :
petite pyramide en épi
qui couronne l'extrémité des culées
et des arcs-boutants
Salle du chapitre :
lieu de réunion
pour traiter des affaires
de la communauté
Triforium :
galerie située
entre les arcades et les fenêtres
d'une église permettant l'entretien
des parties hautes
aller plus loin
Visite thématique
par l'Office de Tourisme
www.rouentourisme.com
02 32 08 32 40
Visites contées et thématiques
du programme « Laissez-vous conter
Rouen » de la Ville de Rouen
www.rouen.fr • 02 32 08 31 01
Visite de l'Hôtel de Ville
pour groupes, à la demande
Mairie de Rouen • 02 35 08 69 00
Ouvrages à la bibliothèque Jacques
Villon sur l'histoire de l'abbaye,
l'abbatiale, les verrières, l'orgue,
l'Hôtel de Ville
www.bibliotheque.rouen.fr
02 35 71 28 82
Les locaux de la mairie instal-
lée rue du Gros-Horloge deve-
nus trop exigus, il est décidé,
en 1800, de transférer l'Hôtel
de Ville dans l'ancien dortoir
de l'abbaye. Le seul moine non
expulsé, Dom Gourdin, respon-
sable des chartes de l'abbaye
et alors chargé de la gestion
du fonds de la bibliothèque
publique, contribuera à la
richesse du fonds patrimonial
de la bibliothèque Villon. Au
début du XIX
e
siècle, les autres
bâtiments monastiques sont
démolis et l'hôtel de ville est
agrandi par la construction de
deux pavillons d'angles et d'un
péristyle*
(entrée actuelle). Puis
à la fin du XIX
e
siècle, l'édifice
est prolongé vers le nord pour
accueillir au rez-de-chaussée
garages et locaux destinés aux
pompiers (émigrés depuis en
d'autres lieux), et au premier
étage une nouvelle salle du
Conseil municipal.
Le bureau du Maire en 1871 dans le tableau "Acte de courage de Monsieur Netien, Maire de Rouen,
1873" de Paul Malençon. Rouen, Musée des Beaux-Arts, don de M. Pariset, 1892.
L'escalier d'honneur et le bureau du Maire
après l'incendie de 1926
jardins continuent d'être utilisés en
vergers ou en potagers par des
habitants du quartier. Au moment
où la municipalité de Rouen s'ins-
talle dans l'ancien dortoir des moi-
nes, elle décide de réaliser un jardin
public. L'architecte de la Ville,
Bouet, est chargé d'en établir le
tracé qui en fera un jardin « à la
française », avec ses allées réguliè-
res et ses plates-bandes symétri-
ques. Puis, on y plante des tilleuls
et des marronniers et le jardin est
ouvert en 1806. Une ordonnance
municipale indiquera qu' « on ne
pourra entrer dans le jardin que
vêtu décemment et sous aucun pré-
texte en habit de travail », plus
tard l'interdiction est por-
tée au « bonnet
de
coton ». En 1808, une grille per-
met l'ouverture sud-ouest du jar-
din qui prend l'appellation officiel-
le en 1822 de « Jardin de l'Hôtel
de Ville ». Durant le XIX
e
siècle,
des aménagements sont réalisés
comme l'installation du méridien
11
sculpté par Slodtz, d'un kios-
que à musique démoli en 1950,
l'agrandissement du jardin vers la
rue des Faulx et la pose d'une grille
à cet endroit. En 1861, l'abaisse-
ment du niveau du jardin demandé
par le maire Verdrel permettra de
Dans la nuit du 30 au 31
décembre 1926, un violent
incendie détruit l'hôtel de ville
sauf la salle du Conseil munici-
pal et celle des Mariages (actuel
Salon Louis XVI). De nom-
breux tableaux sont sauvés
ainsi que les statues dont celle
de Louis XV en marbre blanc.
Mais le bel escalier d'honneur
1
,
à double révolution de
1772, est détruit ainsi que les
lambris, le mobilier, et des piè-
ces d'archives. à partir de
1928, l'édifice est reconstruit
pratiquement à l'identique par
l'architecte Edmond Lair.
Lors de la guerre de 1939-1945,
une bombe détruit complètement
l'escalier Sud qui ne sera pas
reconstruit. A la libération, le 30
Les jardins de l'abbaye du XIV
e
siècle comprenaient sans doute un
jardin au centre du cloître, compo-
sé d'arbustes et de plantes aromati-
ques et au-delà un verger et des
plantes diverses. à la Renaissance,
avec la construction du palais
abbatial, les jardins, délimités par
le mur d'enceinte de l'abbaye, dont
quelques pierres subsistent
10
,
s'étendent au nord jusqu'à la rue
Bourg l'Abbé. Les jardins de l'ab-
baye sont alors distincts : le jardin
du palais abbatial, le jardin des
moines et le jardin du cloître dont
les dessins évoluent au fil des
modes. Ce sont à la Renaissance
plates-bandes, arbres et vergers
avec édicules italianisants comme
tonnelles, fontaines, treilles, voliè-
res. Puis les siècles suivants font
place à un dessin simplifié plus net
et rectiligne. à la Révolution, les
10
13
14
L'actuelle salle du Conseil municipal
11
12
L'escalier d'honneur
jardin
5
4
3
1
7
2
6
8
15
place
du général-
de-gaulle
9
Laissez-vous conter
Rouen,
Ville d’art et d’histoire…
… en compagnie d’un guide conférencier agréé par le ministère de la culture
Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Rouen
et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle
d’une place, le développement de la ville au fil de ses quartiers.
Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.
Le pôle Patrimoine et tourisme
qui coordonne les initiatives de Rouen, Ville d’art et d’histoire,
a conçu ce dépliant. Il propose toute l’année
des animations pour les Rouennais et pour les enfants.
Il se tient à votre disposition pour tout projet.
Si vous êtes en groupe
Rouen vous propose des visites toute l’année sur réservation.
Renseignements à l’Office de Tourisme.
Remerciements
à Guy Pessiot, Henry Decaëns et Patrick Boudinet
pour leurs informations, relectures et photographies.
Rouen appartient au
réseau national
des Villes et pays d’art et d’histoire
Le ministère de la Culture et de la Communication, direction
de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes
et pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent
leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers
et des animateurs du patrimoine et la qualité de leurs actions.
Des vestiges antiques à l’architecture du XX
e
siècle,
les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.
Aujourd’hui, un réseau de 130 villes et pays vous offre
son savoir-faire sur toute la France.
à proximité
Dieppe, Elbeuf, Fécamp, Le Havre et le Pays d’Auge bénéficient
de l’appellation Villes et pays d’art et d’histoire.
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