Rouen quartier Saint-Nicaise, geografia, Laissez vous conter (FRA)

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Lexique
Bibliographie
Laissez-vous conter
Rouen,
Ville d’art et d’histoire…
Villes et pays d’art et d’histoire
Rouen
Solin :
Ici, le mur solin est un mur de pierre situé au bas d'une maison
en pan de bois et destiné à assurer l'étanchéité de la façade.
Visites découvertes
Dictionnaire des rues
et places de Rouen,
Nicétas PERIAUX,
Les éditions page de garde,
réimpression de l'édition de 1870.
Le quartier Saint-Nicaise à Rouen,
Bulletin des Amis
des Monuments Rouennais,
article de Bernard Gauthiez,
1988-1989.
… en compagnie d’un guide conférencier agréé par le ministère de la Culture
Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Rouen
et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle
d’une place, le développement de la ville au fil de ses quartiers.
Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.
Essentes :
Les essentes sont de petites pièces de bois ou d'ardoises recouvrant
la façade d'une maison en pan de bois
Armand Carrel
un républicain réaliste,
Gilles CROCHEMORE,
PUR, collection Carnot, 2006.
Découvrir l'église Saint-Nicaise à Rouen,
Bulletin des Amis
des Monuments Rouennais,
article d'Alfred Morel,
1988-1989.
Le pôle Patrimoine et Tourisme
qui coordonne les initiatives de Rouen, Ville d’art et d’histoire,
a conçu ce programme de visites. Il propose toute l’année
des animations pour les Rouennais et pour les enfants.
Il se tient à votre disposition pour tout projet.
Nef :
Dans une église, il s'agit de la partie comprise entre le portail et le chœur
dans le sens longitudinal. C'est la partie où se tiennent les fidèles.
Hôtels particuliers de Rouen,
Collectif,
sociétés des Amis des Monuments
Rouennais, 2002.
Si vous êtes en groupe
Rouen vous propose des visites toute l’année sur réservation.
Renseignements à l’Office de Tourisme.
Chevet :
Le chevet désigne, depuis l'extérieur, le chœur de l'église.
On ne parle de chœur que pour l'intérieur de l'église.
Chœur :
C'est la partie de l'église où se trouve le maître-autel
et où le clergé est installé pendant les offices.
laissez-vous
conter
Topographie :
La topographie est la description de la configuration d'un lieu.
Cette brochure a été publiée grâce à la participation
du conseil de quartier Saint-Marc / Croix-de-Pierre.
le quartier
Rouen appartient au
réseau national
des Villes et pays d’art et d’histoire
Le ministère de la Culture et de la Communication, direction
de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes
et pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent
leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers
et des animateurs du patrimoine et la qualité de leurs actions.
Des vestiges antiques à l’architecture du XX
e
siècle, les villes
et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.
Aujourd’hui, un réseau de 130 villes et pays vous offre son
savoir-faire sur toute la France.
Saint-Nicaise
Publiciste :
Ici le terme est synonyme de journaliste.
Jésuite :
La Compagnie de Jésus est un ordre fondé en 1534 par Ignace de
Loyola. Les Jésuites ont une influence considérable dans le mouvement
catholique de la Contre-Réforme qui se développe devant le succès
de la Réforme protestante.
Concile de Trente :
Un concile est une assemblée d'évêques regroupés pour statuer
sur des questions de dogmes, de morale ou de discipline. Le Concile de
Trente est l'un des plus important puisqu'il intervient à partir de 1545
dans le cadre de réponses apportées à la Réforme protestante.
À proximité
Dieppe, Elbeuf, Fécamp, Le Havre et le Pays d’Auge bénéficient
de l’appellation Villes et pays d’art et d’histoire.
© Photos : Arnaud Bertereau
Saint-Nicaise
Historiquement plus vaste, puisqu’il englobait
la rue Saint-Vivien et le quartier de la Pomme d’Or,
le quartier Saint-Nicaise s’étend à présent
entre la rue Louis-Ricard à l’Ouest, l’avenue de la Porte
des Champs à l’Est, les boulevards au Nord
et les rues Orbe et Bourg-l’Abbé au Sud. Nous vous
invitons à vous balader dans ces rues à la rencontre,
non seulement du patrimoine bâti mais aussi, et surtout,
de l’âme et de l’atmosphère d’un quartier à travers
l’histoire de ceux qui l’ont fait vivre.
des sculptures du portail du rez-
de-chaussée. Si la date précise
de construction de cet hôtel est
indéterminée, on sait cependant
qu’il a fait l’objet d’une vente
en 1620.
L'ancienne rue Poisson est
devenue le 21 septembre 1944,
la rue des Requis. C’est là que se
trouvait le centre d’accueil d’où
partirent en Allemagne pour
le Service de travail obligatoire
nombre de jeunes gens, "les
requis". Au n°20, à l’emplacement
de l’actuel collège Fontenelle et sa
porte classée du XVII
e
siècle, se
trouvait le grand Séminaire.
moderne en béton greffée au
chevet
* Renaissance. Fondée dans
la première moitié du XIII
e
siècle,
l'église ne devint paroissiale qu’en
1388. Elle fut ensuite reconstruite
au début du XVI
e
siècle.
C’est dans la nuit du 9 au 10 mars
1934 que son destin bascule.
Un terrible incendie la ravage et
seul le
chœur
* subsiste. La ville
organise très vite un concours.
Parmi les onze projets présentés
on choisit celui, résolument
moderne, de deux architectes
rouennais, Pierre Chirol et son
collaborateur Émile Gaillard.
Construite par l’entreprise Lanfry
en béton bouchardé, l’église
est bénie le 13 octobre 1940.
Elle est formée d’un clocher et
de quatre arcs en béton armé
de 35 mètres de hauteur qui se
coupent et supportent une coupole
lumineuse. Elle est également
éclairée dans sa partie ancienne
de vitraux du XVI
e
siècle et dans
sa partie moderne par des vitraux
contemporains de Mac Ingrand.
En remontant la rue Saint-Nicaise,
prenez la rue A. Floquet et
rejoignez la rue Coignebert.
Au n° 31 est né, en 1800,
le
publiciste
* rouennais Armand
Carrel dans une famille de
commerçants royalistes. Peu attiré
par le négoce et la vie bourgeoise,
il rêve d’une carrière militaire.
Après l’école de Saint-Cyr et une
expérience dans l’armée, il arrive
à Paris bien décidé à vivre de sa
plume. Il devient alors
publiciste
*
et historien, fonde le quotidien
républicain
le National
où il
combat les derniers jours de la
Restauration. A. Carrel toujours
en marge des codes sociaux
de son époque est finalement
autant un héritier de la tradition
philosophique du XVIII
e
siècle
qu’un matérialiste libéral de son
époque. Il meurt à seulement
36 ans, tué en duel par son
confrère Émile de Girardin.
Descendez la rue Coignebert, vers
la rue Orbe et longez-là jusqu’à
la rue Bourg l’Abbé, où se trouve
sur votre droite l’ancien couvent
des Minimes, occupé depuis 1804
par les Bénédictines du saint-
Sacrement (dont la chapelle mérite
une visite).
Sur le côté gauche de la rue, si les
portails sont ouverts, vous pourrez
découvrir les jardins des hôtels
particuliers du XVII
e
siècle.
Le quartier
de la Pomme d'Or
Le quartier de la Pomme d'Or,
très populaire, était insalubre et
dégradé et a été complètement
recomposé à partir des années
soixante. La création d’une voie
nord-sud reliant la place Saint-
Vivien à celle du Boulingrin
accéléra la requalification du
sud du quartier Saint-Nicaise
entraînant les démolitions des
immeubles et le déplacement
des habitants. Le bas du quartier,
les rues de la Pomme d’Or,
des Maîtresses et de la Prison
(où fut été tourné en 1962 «
Les
mystères de Paris
» avec Jean
Marais) disparurent pour céder
la place à des constructions
modernes, « les jardins de l’Hôtel
de ville ». La
topographie
*
médiévale est aujourd’hui
illisible. Pourtant ce quartier était
caractérisé, à l’origine, par
la régularité de la largeur des rues
et par la subdivision des îlots selon
une trame régulière.
Pentheurs,
marqueurs,
bourrelier... :
les métiers
du quartier
Au bout de la rue de Joyeuse,
engagez-vous dans la rue Pitry.
Là, sur la façade d’une maison se
trouve le témoignage sans doute
le plus insolite de la vocation du
quartier avant son urbanisation.
Le pied de vigne rappelle en effet
qu’ici, sur de nombreux terrains
exposés au sud, appartenant
aux moines de Saint-Ouen,
on cultivait la vigne.
L’origine du nom de la rue est
assez confuse. Selon les époques,
la rue Pitry apparaît sous la forme
Pinctorie ou encore Pintorie,
forme que l’on peut rapprocher
du terme "Pentheurs" désignant
les emplacements clos ou jardins
dans lesquels on pendait les draps
pour les faire sécher. Il est vrai
que très vite le quartier Saint-
Rue des deux-Anges
Toutefois certaines façades en
pans de bois, comme celle de
la quincaillerie Sauvé, furent
démontées et réinstallées
place du Vieux-Marché. La
prise de conscience de la
valeur patrimoniale n’est
intervenue qu’au milieu des
années 70 après une grande
manifestation organisée
par les Amis des Monuments
Rouennais pour protester
contre la démolition
du couvent des Ursulines
qui se trouvait dans le
quartier voisin, celui de la
Croix-de-Pierre, qui mérite
aussi une visite !
En remontant la rue du
Maulévrier, observez l’alignement
des maisons sur votre gauche.
L’association entre un haut
solin
*
en pierre de taille et des niveaux
supérieurs en pans de bois est une
disposition assez caractéristique
des XVII
e
et XVIII
e
siècles,
époques à laquelle on continue de
construire en pans de bois
à Rouen.
En haut de la rue, derrière les
hauts murs de la rue de Joyeuse,
se cache le couvent des Gravelines
fondé par des religieuses de Sainte
Claire, établies primitivement
dans la ville de Gravelines car elles
étaient persécutées en Angleterre.
La première pierre du couvent
fut posée en 1651 et sa chapelle
dédiée à Jésus et Marie en 1667.
Elles furent expulsées en 1794
et se réfugièrent en Angleterre.
En 1812, la communauté des
Visitandines s’y installa et fit
construire en 1862, à côté de
leurs bâtiments, un pensionnat
de jeunes filles. Le 19 avril 1944,
lors du terrible bombardement de
Rouen, une partie du couvent fut
détruite et 19 religieuses tuées. Les
Dominicains s'y installèrent après
la guerre, jusqu'à son acquisition
par le ministère de la Culture
en 1998.
Les « Mathurins », confrérie de
moines installés au coin de la
rue de Joyeuse et de l’impasse de
Flandre, avaient pour mission de
racheter les chrétiens capturés par
les musulmans du Maghreb au
XVII
e
siècle.
L’élimination des hérétiques, des
juifs ou encore des lépreux resta
longtemps l’unique façon de
lutter, avec le succès que l’on peut
imaginer à ces méthodes…
Retournez à présent sur vos pas
pour descendre la rue de la Cage.
Le nom de la rue est certainement
lié, comme souvent, à la présence
d’une enseigne. Plus intéressant
est le nom qu’elle portait au
XV
e
siècle et qui évoque un des
métiers du quartier : le burrelier,
brullier ou bourrelier, qui fabrique
et répare les colliers d'épaule
et les harnais.
Après avoir pris la rue de la
Roche – qui évoque peut-être la
physionomie du terrain – tournez
dans la rue des Requis. En
descendant, remarquez l’hôtel
particulier du n° 29. Grâce au
pignon nord recouvert d’
essentes
*,
on devine une structure en pan
de bois. En façade, la pierre est
réservée au niveau inférieur tandis
que le niveau supérieur est une
structure en bois recouverte de
plâtre, dispositif très fréquent
permettant une économie de coût.
On peut admirer la qualité
Chapelle du lycée Corneille
Le pied de vigne de la rue Pitry
La conception de la chapelle du
collège de Rouen devait répondre
à plusieurs nécessités : accueillir
de façon organisée les élèves et
de nombreux fidèles car, bien que
n’étant pas église paroissiale, elle
était ouverte à tous. La circulation
devait pouvoir s’y effectuer
rapidement avant et après les
offices (d’où la multiplication
des portes). En outre la chapelle
devait permettre d’illustrer tous
les modèles de dévotion qui sont
ceux de la Réforme catholique,
ce qui explique la présence de
nombreux autels bien répartis
dans l’ensemble de la chapelle.
Cette dernière fonction était
très importante car un collège
jésuite n’est pas seulement un
lieu d’enseignement, c’est aussi
un lieu de dévotion où résident
prédicateurs, confesseurs et
missionnaires. Repartez en arrière
et entrez dans les jardins
de l'Hôtel de Ville par la rue
Abbé de l'Épée.
Nicaise devint un de ceux où
l’activité liée au textile fut la plus
importante. Une rue des pentheurs
est d’ailleurs attestée dès 1228 à
proximité de l’église paroissiale la
plus proche, Saint-Vivien.
C’est ici qu’étaient installés les
« purins » de Rouen, ces ouvriers
dont le travail consistait à faire
« purer » c’est-à-dire égoutter les
draps qui firent la renommée de
la ville.
À quelques pas de là, se trouve
la rue du Clos des Marqueurs
témoignage d'un des métiers
parmi les plus méprisés de la ville.
Il y avait ici une enceinte où furent
construits au début du XVII
e
siècle
les bâtiments réservés aux
"marqueurs". Ils étaient chargés,
lors des grandes épidémies de
peste, de tracer une croix blanche
sur les maisons contaminées par
le fléau. En effet, si dès le XVI
e
siècle, des mesures d'isolement
sont prises (comme la mise en
quarantaine des navires suspects
ou l'isolement des malades), les
prières aux saints « antipesteux »
et le célèbre vinaigre des 4 voleurs
(un mélange d’herbe et de vinaigre
blanc) étaient utilisés pour limiter
la propagation de la maladie...
Collèges
et couvents
Ce qui apparaît aujourd’hui
comme un village, presque
hors de Rouen, dans lequel
il est plaisant de se perdre,
est le résultat d’une véritable
opération d’urbanisme,
conduite dès le XIII
e
siècle par
les moines de l’abbaye Saint-
Ouen, de façon unitaire et selon
des caractéristiques précises.
Après le
concile de Trente
*,
de nouveaux ordres religieux
cherchent à s’implanter à
Rouen. Au Nord-Est, les
remparts de la fin du Moyen
Âge avaient inclus prés et
jardins entre la Porte Bouvreuil
et la Porte Saint-Hilaire. Voilà
pourquoi tout au long de votre
parcours vous apercevrez des
vestiges de nombreux couvents
dans le quartier.
La rue du Maulévrier où
débute la visite rappelle le
nom de l'hôtel particulier du
Grand Maulévrier, acquis par
le cardinal de Bourbon au
XVI
e
siècle, donné aux Jésuites
et où fut édifié le collège de
Bourbon, devenu Collège
Royal et enfin lycée Corneille
au XIX
e
siècle. Derrière le
portail d’entrée se trouve
la cour d’honneur entourée
de bâtiments des XVII
e
et
XVIII
e
siècles. Depuis son
ouverture en 1604, le lycée a
accueilli des élèves devenus
célèbres, comme Corneille,
Flaubert, Maurice Leblanc,
André Maurois… Alain,
professeur de philosophie du
lycée au début du XX
e
siècle,
écrivit quelques-uns de ses
fameux «
Propos
» publiés dans
le quotidien « la Dépêche de
Rouen ».
Saint-Nicaise :
l'aître et l'église
Après avoir admiré la maison
à encorbellement du n° 14,
tournez dans la rue de l’aître
Saint-Nicaise. Cette rue fut percée
au XIX
e
siècle à l’emplacement de
l’ancien cimetière Saint-Nicaise
situé le long de l’église. Le mot
« aître », désignant à l’origine
l’entrée des villas romaines, a
progressivement été utilisé pour
décrire l’espace situé à l’avant
des églises et qui servait le plus
souvent de cimetière. Depuis cette
rue, découvrez la particularité de
l’église Saint-Nicaise : une
nef
*
La chapelle
du lycée Corneille
Nous voici arrivés au terme de
notre balade : la chapelle du lycée
Corneille.
En 1592, les
Jésuites
* sont
autorisés à s’installer à Rouen
mais ils en sont chassés en 1594 et
ne peuvent y revenir qu’en 1604.
Durant cette période le collège n’a
pour seule chapelle qu’une simple
salle alors que le collège compte
pourtant dès 1607 plus de 1500
élèves.
Vers 1613 commence
la construction d’une chapelle
digne de ce nom et en 1631,
Mgr
de Harley, l’archevêque
de Rouen, dit la première messe
dans la chapelle.
Quartier de la Pomme d'Or
Statue du lycée Corneille
Couvent des Gravelines
église Saint-Nicaise
Détail de façade du 29, rue des Requis
Quartier
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